La tendresse du rire

Après «Devenir Cécile» et «La Belle Âge», «La tendresse du rire» achève un demi-siècle d'une durée de soixante ans, 1945-2005, le plus long de l'histoire. En abordant ses Vingt-cinq prochaines années, Lionel Rocheman développe ici une savoureuse chronique de notre époque.

«Étudiant sans boussole et surtout sans diplôme, ouvrier en fabrique, artisan sans conviction, musicien amateur (...) inventant un (...) spectacle plusieurs fois envié et imité» ainsi se présente-t-il. Mais il sera aussi producteur de télévision, célébrant Chateaubriand, après une adolescence chaotique, orphelin d'un martyr de Birkenau, maquisard gaulliste, jeune stalinien aux prises avec sa judéité, puis chance et chanson lui font connaître des personnages majeurs, l'amitié de Pierre Dac, le cardinal Lustiger, Coquatrix et Boris à l'Olympia, Manuel Rosenthal son jumeau, disciple de Ravel, chef d'orchestre dont on découvre enfin l'importance. Sans oublier un généreux mensonge d'Yves Mourousi à qui il rend hommage, avec attachement, car notre homme s'engage, prend parti.

Lionel Rocheman a joué un rôle déterminant dans l'histoire de la chanson avec Hootenanny, greffon du folk en France, nid d'amitié unissant des Stivell, Mason, Waring, Claude Lemesle; il crée aussi Grand-Père Schlomo, pionnier de l'humour juif célébré par TIM, dessinateur-éditorialiste à L'Express, et par une Radioscopie de Jacques Chancel; il défend enfin la SACEM calomniée, accusée de spoliation des auteurs juifs, perfide source potentielle d'antisémitisme. Ces pages éclairent notre temps. Lisez, avant d'entamer les vingt-cinq prochaines années, ce que dit ce tailleur.