Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 104 pages
Poids : 132 g
Dimensions : 14cm X 20cm
EAN : 9782130480204
La tentative de Mallarmé
Quatrième de couverture
S'il est philosophiquement interprété à partir de son arrière-plan schopenhauerien (resté le plus souvent insoupçonné), le poème de Mallarmé Un coup de dés jamais n'abolira le hasard nous place devant cette question cruciale : quel est le pouvoir de la pensée ? Ou plutôt : de quoi la pensée est-elle foncièrement incapable ? Que «toute Pensée émet un Coup de dés», et que ce coup de dés ne permet pas d'abolir le hasard, ces «hypothèses» défendues dans le poème ne suggèrent-elles pas qu'il est impossible à la pensée de tout fonder en raison, parce qu'il lui est donné de s'assurer de tout sauf d'elle-même, en ce sens que la «représentation» qui en définit le pouvoir échoue à se saisir de sa propre assise intérieure, de ce Fond invisible qui la rend intrinsèquement possible et qui s'identifie à la subjectivité absolue de la vie ? Et ces hypothèses ne se situent-elles pas à l'exact opposé de ce que le poète Mallarmé avait souhaité établir ?
En d'autres termes, le destin de Mallarmé n'aurait-il pas été différent, et sa dernière poésie peut-être plus «accomplie», s'il n'avait pas eu la hantise de s'arracher à lui-même - en espérant soumettre sa pensée aux possibilités transcendantes d'un logos universel ? Et si, pour un «pur esprit» croyant fonder son «génie» sur le mépris des contingences de la vie individuelle, faire l'expérience des limites de la pensée équivaut à une catastrophe, un désastre ou une chute, en revanche, pour l'homme en général, pour celui du moins qui «trouve la vérité dans une âme et un corps», et qui se veut ainsi «absolument moderne», n'y a-t-il pas plutôt là comme une leçon à tirer et une chance à saisir ?