La vie heureuse

La vie heureuse

Une même sensation, la plus simple et la plus élémentaire qui soit, celle d'être vivant, peut tout autant provoquer le bonheur le plus intense qu'être objet de crainte et de malheur. Cette sensation très familière reste le plus souvent inaperçue, comme endormie dans notre vie quotidienne. Spinoza lui a donné le nom de conatus : cette tension qui traverse notre corps et notre esprit et dont dépendent vices et vertus. Tout naît ici : les peurs et les désirs, le fait de vivre ou de survivre.

Au fil de chapitres courts et captivants, Emanuele Dattilo tente de saisir cette notion en l'abordant de plusieurs points de vue. Le conatus - la vie qui est vivante - s'y révèle central, non seulement dans l'Éthique de Spinoza, mais aussi dans la dimension immédiatement éthique de notre vie. Le reconnaître dans chacun de nos gestes, c'est entrer dans une région étrangère aux superstitions et aux conventions morales : une dimension où nous apprenons à « désirer directement le bien ».