Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 739 pages
Poids : 1034 g
Dimensions : 16cm X 23cm
EAN : 9782825136430
La vie secrète de Salvador Dali
suis-je un génie ?
Quatrième de couverture
La Vie secrète de Salvador Dalí, par Salvador Dalí, originellement écrite en français, est publiée ici pour la première fois.
Le titre, avec sa signature, est redondant. Il précise une chose importante : le texte que nous donnons à lire fut écrit par Salvador Dalí lui-même. Précision nécessaire puisque le texte publié jusqu'à ce jour, en quelque langue que ce soit, n'est pas de lui. La première publication, américaine, est une traduction signée Haakon Chevalier. Elle fut réalisée à partir de la réécriture du texte par Gala, l'épouse du peintre. Le texte français connu est une adaptation de Michel Déon effectuée à partir de la traduction de cet ouvrage de seconde main. Une traduction de traduction du texte de Gala, donc. Le texte espagnol est de même nature.
C'est en cela que réside la nature secrète de ce texte. Moins par ce que l'ouvrage révèle - pseudo-confessions publiées à des milliers d'exemplaires et reproduites sans cesse dans les catalogues de ses oeuvres qui en recyclent à l'ennui les interprétations - que par la façon dont il se tint en réserve. En autorisant les versions multiples et différentes du texte original, Salvador Dalí mit, de son vivant, son texte au secret. Il le plaça dans un dispositif de reflets et de doubles images, il l'entoura de simulacres, conformément à son esthétique de peintre et à sa célèbre méthode paranoïaque-critique.
Un texte violent apparaît. Une langue à rebours de la technique soignée, lissée, vernissée du peintre, et qui annonce les grandes éclaboussures d'encre et de peinture, dramatisées lors de maints happenings dans les années cinquante.
L'irrespect à l'égard de la sacro-sainte orthographe française la défait de son carcan et nous la livre dans une matérialité à jouir et pleine de sens. Le texte est touffu, sensuel, insaisissable, changeant, telle la moire que Dalí aimait tant. Il est traversé d'une formidable force, dans la pulsion de ses rêveries reprises avec plaisir, et dans sa vigueur comique.
De l'autre côté du miroir, il est un texte d'écrivain méconnu. Le peintre s'y montre affublé d'histoires ; l'écrivain, lui, n'est vêtu que de sa seule langue, mais quelle langue ! Qu'on en juge !