Labiles labyrinthes

Le CD inséré dans cet ouvrage a été enregistré à la Bibliothèque de l'Université de Picardie-Jules Verne, à l'occasion du « Printemps des poètes 2017 » par Charles Doublet, régisseur du Service des Affaires Culturelles de l'UPJV.

Le vernissage des Labiles Labyrinthes a pris la forme d'une exposition-lecture. Kevin Dumont, Camille Guyon-Lecoq, Isabelle Hautbout, l'artiste elle-même, Ibticem Mostfa, Agnès Orosco et Geneviève Tricottet ont prêté leur voix pour que les textes dessinés dans les tableaux prennent leur envol et animent les images.

« Et nous tous, qui sommes ici, savons que ceci est le jardin des vérités, comme nous savons que rien n'est plus vrai que les secrets les mieux gardés. »

Le poème, le conte, ou la toile d'Ibticem Mostfa finit ainsi, mais il peut-être le début de cet ouvrage, tant les chemins sont libres pour s'enfermer en ses Labyrinthes.

J'aime me perdre dans les labiles secrets d'Ibticem sans jamais essayer de les percer, comme je connais la sortie de mon propre labyrinthe sans être pressé de la franchir.

Les huit tableaux-poèmes me rappellent le fameux jeu vidéo « Pac-Man » où je passais des heures adolescentes à croquer les pommes sans me faire avaler par les fantômes.

Bien sûr nos fantômes finiront par nous mordre, mais en attendant, longtemps nous suivrons les fils d'Ariane tissés sur les toiles d'Ibticem, enchevêtrement d'enfance et de cultures, canevas calligraphié, chemins enluminés ; entre le Moyen-Âge et « Pac-Man », il y a si peu, il y a si loin.

Que le jour où les pas d'Ibticem se sont arrêtés à Amiens soit béni et remercions les dieux carthaginois, crétois et tous les autres d'avoir déposé Ibticem Mostfa au milieu du labyrinthe de notre cathédrale, afin d'y ajouter avec grâce, délicatement, sa pierre lumineuse.

Ami et éditeur de l'artiste, j'ai fait la mise en page de cette oeuvre comme l'on marche sur les feuilles ; en espérant des semelles de vent.