Lagarde l'éthiopien

Chemins de la Mémoire

Série biographies historiques

Lukian Prijac nous livre ici le premier ouvrage d'ensemble sur ce grand commis de l'État qu'est Léonce Lagarde. Léonce Lagarde est de ceux que l'Histoire a oublié ou ignoré. Inconnu du grand public en comparaison d'un Lyautey ou d'un Gallieni malgré ses deux carrières dans la Corne de l'Afrique : la première, coloniale, entreprise à Djibouti comme commandant d'Obock puis gouverneur de la côte Française des Somalis et la seconde, diplomatique comme ministre plénipotentiaire de France en Ethiopie puis conseiller spécial du gouvernement éthiopien à la Société des Nations. Les deux se sont immanquablement croisées car il est impensable de travailler sur Djibouti en ignorant l'Éthiopie. Cet homme discret a pourtant eu un destin exceptionnel. Nommé comte romain par le pape Léon XIII sous le nom de « Léonce Lagarde de Rouffeyroux » il sera enfin le « parrain » du dernier négus d'Éthiopie : Haylä-Sélassié Ier. De ses relations intimes avec le ras Mäkwännen ou le négus Ménélik II qui le fera « duc d'Entotto » puis coloniales avec les dirigeants Afars et Somalis, va découler toute la politique de la France dans la corne de l'Afrique et la mer Rouge de 1884 à 1936. « Conquérant pacifique » « principal artisan de l'amitié franco-éthiopienne », il sut imposer la politique française sur les hauts plateaux éthiopiens. Fondateur de Djibouti, il établit territorialement ce qui va devenir en 1977 la République de Djibouti.