Laïcité dans le Nouveau Monde : le cas du Québec

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 181 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
EAN : 9782503522050

Laïcité dans le Nouveau Monde

le cas du Québec

de

chez Brepols

Collection(s) : Bibliothèque de l'Ecole des hautes études, section des sciences religieuses

Paru le | Broché 181 pages

Public motivé

40.09 Indisponible

préface Jean Baubérot


Quatrième de couverture

Associer la laïcité au Québec peut paraître surprenant. La laïcité est généralement perçue comme une singularité française, non sans liens avec le conflit et l'anticléricalisme. De ce fait, l'idéal normatif qu'elle désigne semble difficilement transposable dans d'autres cultures politiques. La France représente bien une tradition particulière d'émancipation du politique par rapport au pouvoir religieux, mais partout en Occident, la diversité ethno-culturelle, la diffusion du libéralisme, l'avancée des droits individuels, l'avènement de la démocratie et l'économie de marché sont autant de facteurs qui ont suscité une inévitable laïcisation du politique. Le processus est particulièrement remarquable dans le Nouveau Monde où diverses formes de laïcité se sont mises en place comme mode de régulation des relations Eglises-Etat, dans des sociétés d'emblée plurielles.

Les éléments constitutifs de la laïcité se retrouvent ainsi dans d'autres contextes politiques et juridiques, même si le terme est plus ou moins volontairement tenu à distance ou tout simplement ignoré. Cet ouvrage vise, en premier lieu, à extraire la laïcité de son ancrage français et à définir les éléments fondamentaux d'une conception idéal-typique de la laïcité qui permette des comparaisons entre différents contextes nationaux. En second lieu, il applique le concept élaboré à l'une des sociétés du Nouveau Monde qui fut associée davantage à la théocratie qu'à la laïcité, soit le Québec. Le catholicisme, particulièrement sous l'impulsion de l'ultramontanisme, imprégna fortement la culture québécoise, au point que, dans l'interprétation du jeu des forces sociales, on a souvent confondu l'influence de l'Eglise catholique avec l'institutionnalisation des relations entre les sphères politique et religieuse. L'analyse s'attache à mettre au jour un processus de laïcisation à la québécoise qui s'est trouvé dans l'angle mort des représentations collectives de cette société, influencée à la fois par les traditions politiques britannique, française et américaine.

Avec l'avènement des Etats de droit, il s'avère toujours aussi pertinent de garder ouverte la réflexion sur la laïcité. Le pluralisme des convictions et la dérégulation du marché du croire dans les sociétés sécularisées mettent le politique au défi de trouver des aménagements qui soient légitimes, moralement et juridiquement, pour gérer cette nouvelle donne. Comment la laïcité peut-elle constituer un cadre d'aménagement du pluralisme et de régulation des conflits de droits que génère ce contexte, notamment en ce qui concerne la tension entre la liberté de pensée et la liberté de conscience, ou encore entre l'appartenance citoyenne et les revendications identitaires ? C'est en situant ce questionnement au cœur du débat sur le multiculturalisme, qui agite autant l'univers nord-américain que français, que nous examinons la pertinence actuelle du principe de laïcité.

Biographie

Micheline Milot est professeure titulaire au département de sociologie de l'Université du Québec à Montréal (Canada) où elle enseigne la sociologie des religions. Elle est membre associée du Groupe de Sociologie des Religions et de la laïcité (EPHE-CNRS, Paris). Elle a publié, entre autres, Une religion à transmettre ?, 1991, Les croyances des Québécois, 1992 (avec R. Lemieux), Les attentes sociales à l'égard de la religion à l'école publique, 1999 (avec J.-P. Proulx) et elle a dirigé plusieurs ouvrages collectifs, dont Education, religion et démocratie, 1997 (avec F. Ouellet), et La religion... après le désenchantement du monde, 2000.

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