Physique, phénoménologie et grammaire

Un des problèmes qui sont au centre des études réunies dans ce deuxième volume de Langage, perception et réalité est celui du conflit qui est censé exister entre l'image scientifique et l'image ordinaire de la réalité.

Qu'en est-il, en particulier, d'une propriété comme la couleur? La science, selon certains, nous a appris que, même s'ils nous apparaissent colorés, les objets physiques ne le sont pas réellement. Où faut-il chercher la réalité d'une propriété comme la couleur, si elle en a une? Dans la physique, dans la physiologie ou dans la phénoménologie (qui s'intéresse à la couleur uniquement comme apparence phénoménale, en s'abstenant de toute interrogation sur les causes de la sensation de couleur)? Pourquoi pas, en fin de compte, dans le langage lui-même, si, comme le soutiennent certains auteurs, mais faut-il les suivre, les couleurs sont essentiellement des créations de la langue et de la culture, et ne possèdent pas réellement d'existence indépendante par rapport à elles? Parmi les questions approfondies dans ce livre sont exposées notamment les positions de Wittgenstein et de Brentano sur le problème de la couleur, et clarifiés le point de vue et les intentions exactes de Goethe dans sa polémique contre Newton.