Pourquoi nous aimons la peur

L'espèce humaine n'est pas à un paradoxe près. Alors que nous cherchons, dans la réalité, à assurer toujours davantage notre sécurité, à éloigner le moindre danger, à nous préserver de la plus petite menace, nous n'hésitons pas à valser avec la peur en dévorant polars, thrillers ou romans d'horreur. Qu'avons-nous besoin de rechercher ainsi la pétoche entre les pages ? Est-ce par simple goût littéraire, ou existe-t-il des raisons plus profondes à ce plaisir de l'effroi ? Conçu en partenariat avec l'indispensable festival Quais du polar, qui se tient à Lyon du 1^er au 3 avril, ce nouveau numéro du 1 des libraires explore les multiples chemins de la peur, qu'on l'appelle angoisse, suspense ou terreur, aux côtés notamment de l'écrivain Franck Thilliez et du psychiatre Serge Tisseron. Mais le grand frisson sera à retrouver dans notre poster, avec la publication d'une nouvelle totalement inédite signée Stephen King : près d'un demi-siècle après la parution de Shining, le maître de l'horreur vous offre l'occasion de retourner pour quelques nuits à l'hôtel Overlook - si, bien sûr, vous ne craignez pas d'y faire des cauchemars...

De cauchemar, il est d'ailleurs aussi question dans notre « Bibliothèque idéale du 1 », consacrée cette fois au Frankenstein de Mary Shelley, paru il y a deux siècles. Un roman écrasé par sa postérité, au prix d'ailleurs de quelques contresens, mais dont la relecture rappelle l'incroyable modernité : les monstres ne surviennent que lorsque nous mettons de côté notre propre humanité. Là encore, on n'est pas à un paradoxe près... 1
Julien Bisson