Le bronze moyen en Occident

Ce volume prend place dans une série consacrée à l'âge du bronze en France. Un ouvrage de synthèse de cette période complètera notre collection, dont le but est de rendre compte des connaissances acquises par les découvertes et les fouilles les plus récentes.

Pour réaliser ce projet, une mise en oeuvre collective s'est avérée plus efficace ; sous la direction de A. Bocquet, J. Briard, J. Guilaine, J.-P. Mohen, chaque volume est rédigé par le spécialiste de la question. Ces publications constituent, pour les chercheurs, des ouvrages de référence en raison de l'abondance des informations inédites qu'elles livrent (texte et iconographie) et stimulent l'effort pour une réflexion archéologique dont la nécessité se fait de plus en plus sentir. L'optique délibérément synthétique de ces monographies permettra à un public plus large de découvrir des aspects souvent peu connus de notre civilisation protohistorique de l'âge du bronze, entre 2500 et 700 avant Jésus-Christ.

Les thèmes traités sont les suivants :

1. L'apogée du bronze atlantique. Le dépôt de Vénat, par A. Coffyn, J. Gomez de Soto, J.-P. Mohen (1981).
2. Les ors préhistoriques, par C. Eluère (1982).
3. Les tumulus d'Armorique, par J. Briard (1984).
4. La vie quotidienne à l'âge du bronze : les fouilles du Fort-Harrouard, par J.-P. Mohen, G. Bailloud (1987).
5. Le bronze moyen en Occident. La culture des Duffaits et la civilisation des Tumulus, par J. Gomez de Soto (1995).
6. Le dépôt de Launac et le « launacien » sous la direction de J. Guilaine (en préparation).
7. La paléométallurgie du cuivre et de ses alliages (en préparation).
8. Le dépôt de Larnaud et le « larnaudien » (en préparation).
9. Les habitats lacustres du lac du Bourget (en préparation).
10. L'âge du bronze européen. Synthèse, sous la direction de J.-P. Mohen (en préparation).

La Culture des Duffaits a été définie à partir de 1971, grâce à la découverte d'une grotte sépulcrale en Angoumois. Cette culture se développe pendant la totalité de la durée du Bronze Moyen et au début du Bronze Final, c'est-à-dire de 1500 à 1200 avant J.C. (chronologie traditionnelle).

L'aire concernée par la Culture des Duffaits, primitivement supposée confinée au Centre-Ouest et au Périgord, doit être élargie aux Berry, Limousin, Marche, Auvergne, Bourbonnais.

L'histoire de la Culture des Duffaits est envisagée dans la longue durée : le poids des traditions issues du Néolithique Final-Chalcolithique au III^e millénaire et transmises à travers le filtre de la phase ancienne de l'Age du Bronze fait l'objet d'une analyse détaillée.

La Culture des Duffaits émerge au cours de la période B de l'Age du Bronze, c'est-à-dire à une date bien antérieure à celle assignée lors de la première définition. Les liaisons qui l'unissent alors à l'Europe rhénane et danubienne paraissent tenir un rôle essentiel dans cette genèse. Plutôt que d'hypothétiques migrations, des rapports socio-économiques doivent être privilégiés pour rendre compte des mutations de cette époque : en particulier, les circuits d'approvisionnement en biens de luxe (ambre, verre) et matières premières (métaux) et les contacts humains qu'ils supposent.

Le devenir des liaisons occidentales, mais aussi la pérennité des contacts avec la Civilisation des Tumulus peuvent être suivis au cours du Bronze C et du Bronze D. Pour cette dernière étape, divers indices conduisent à détecter l'importance des contacts avec l'entité culturelle nord-bourguignone, moteur possible de nouvelles mutations.

Vers 1300-1200, l'aire de la Culture des Duffaits s'intègre à la vaste zone de la céramique cannelée, prélude à une incorporation sur les marges de la Culture Rhin-Suisse-France Orientale.

Un chapitre particulier est consacré à l'étude ethnographique. Le statut des personnes, l'artisanat et l'économie, les échanges à longue distance, tous ces éléments peuvent désormais être dégagés et analysés. De même, l'étude des pratiques cultuelles nous ouvre le monde spirituel, dominé par les puissances chthoniennes et ouraniennes.