Le cahier vert

Le Cahier vert, - ainsi baptisé par Barbey d'Aurevilly, et sans doute abusivement intitulé « journal » par la plupart des biographes et des commentateurs de Maurice de Guérin - a recueilli, de 1832 à 1835, les « paysages et impressions » qui, du ciel languedocien du Cayla aux ciels bretons de La Chênaie, de Ploërmel ou du Val de l'Arguenon, composent, au miroir de la vie intérieure, le réseau de « symboles » et de « correspondances » à travers lesquels l'auteur du Centaure et de La Bacchante a conduit la quête obstinée de sa propre « poétique ».
Le manuscrit du Cahier vert, - qui voyagea en Floride de 1836 à 1841, qui fut ensuite entre les mains de Barbey d'Aurevilly, de 1841 à, 1853, puis fut confié par Barbey d'Aurevilly à G. Trébutien, lequel en prit copie au moment de la publication des Reliquiae de Maurice de Guérin (1861) - était depuis longtemps considéré comme définitivement perdu. C'est d'après ce manuscrit autographe, enfin retrouvé, et actuellement conservé, au terme de ses multiples aventures, parmi les archives du Musée guérinien du Cayla, qu'a été établi le texte de cette édition critique.