Le ciel est notre terrain de jeu

Nous venons de décoller de Dahkla, l'ancienne villa Cisneros. Devant nous, la longue baie du Rio de Oro, où venaient amerrir les hydravions Latécoère dans les années 30. Au-delà, l'immense Sahara, la Mauritanie puis, plus loin, le but de ce vol et du voyage, Saint-Louis du Sénégal.

Alors que nous longeons la côte, avec le désert à notre gauche et l'océan à notre droite, je pense aux pionniers de l'Aéropostale, dans les années 20 et 30, accomplissaient le même trajet à bord de leurs Bréguet XIV, et dont Joseph Kessel décrivait ainsi la mission: «Ils avaient à franchir 2000 kilomètres de dunes sauvages, jalonnées seulement par trois postes minuscules, blottis le long du rivage. Atterrir ailleurs qu'entre les fils de fer barbelés, c'était risquer la mort.»

Je suis en train de vivre un de mes plus beaux vols, et ce moment de bonheur aéronautique en fait ressurgir d'autres. Les vols au-dessus de la Sierra Nevada enneigée ou de la vallée de la Mort, les tours de pistes à Saint-Barthélémy, les balades en Mousquetaire dans les Alpes, d'altiport en altisurface, mais aussi des vols vers l'île d'Yeu ou Guernesey, dans le cockpit d'un A320, en Bücker le long des Pyrénées ou encore en J3, un soir d'été, au-dessus des champs. Autant d'occasions de profiter de la splendeur des cieux.