Le clergé résistant dans le département de la Vienne

Des membres du clergé de la Vienne ont donné l'exemple de la charité la plus haute et d'un parfait héroïsme durant la Seconde Guerre mondiale. Des curés ont hébergé des prisonniers évadés, des familles juives, des aviateurs alliés abattus, des résistants et des réfractaires au STO. L'abbaye de Ligugé a été un foyer de la Résistance. Seize curés dont les paroisses étaient proches de la ligne de démarcation se sont fait « passeurs de l'ombre » pour aider des fugitifs à la franchir. Le jésuite Jean Fleury, aumônier des Tsiganes au camp de la route de Limoges à Poitiers, a mis tout en oeuvre pour soulager leur condition matérielle. En parfaite entente avec le rabbin Élie Bloch, réfugié de Moselle, il a aussi aidé les juifs qui y étaient internés. Jeanne Chérer, fille de la Charité de Saint Vincent de Paul, réfugiée de Moselle, a rempli, avec zèle et efficacité, sa mission d'assistante sociale au camp de Rouillé où étaient enfermés des étrangers et des prisonniers politiques, puis au camp de la route de Limoges.

Le réseau poitevin de Résistance, fondé par Louis Renard, comprenait neuf prêtres diocésains, deux moines de l'abbaye de Ligugé et un dominicain. Le pasteur Jean Rivierre, à Poitiers, faisait partie d'un groupe dépendant du vaste réseau franco-polonais F2. André Têté a été l'aumônier des maquis dans le Sud-Vienne. Quatre prêtres, membres du réseau Renard : Fabien Billard, Daniel Bonnin, Georges Duret et Aimé Lambert ont été déportés, ainsi qu'André Réau, curé de Leugny, Paul Guillon, curé de Châtain, le père Jean Frossard et le père Lucien Metzinger. Les quatre prêtres du réseau Renard, Henri Péan, curé de Draché, décédé sous la torture à la prison de Tours, et le père Frossard sont « morts pour la France ».

VRID (Vienne Résistance Internement Déportation), est une association d'historiens qui oeuvrent pour le devoir de mémoire dans le département de la Vienne.