Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : 576 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 17cm X 25cm
EAN : 9782503515618
Le concept de semence dans les théories de la matière à la Renaissance
de Marsile Ficin à Pierre Gassendi
Quatrième de couverture
DE DIVERSIS ARTIBUS
Le concept de semence à la Renaissance, établi sous l'autorité des Platoniciens, est le maillon perdu de la chaîne qui relie la doctrine scolastique de la "forme substantielle", répandue au Moyen Âge, et la théorie mécaniste des "molécules ", en vogue au dix-huitième siècle. Pour expliquer l'origine de la "forme" des choses naturelles, ce concept joue un rôle tout à fait singulier dans la philosophie naturelle de cette époque. La présente étude démontre sa genèse dans la cosmologie métaphysique du Platonicien florentin Marsile Ficin (1433-1499) qui assimile dans sa conception non seulement la notion stoïco-néoplatonicienne des logoi spermatikoi mais aussi l'idée des semina rerum de Lucrèce. Le médecin français Jean Fernel (1497-1558) introduit cette théorie ficinienne dans le fondement même de la médecine académique humaniste. Le médecin suisse révolutionnaire Paracelse (1493-1541) développe, de son côté, sa propre interprétation du concept dans le cadre de la cosmogonie biblique de la Genèse sous l'ombre de la doctrine augustinienne des "raisons séminales". C'est le Paracelsien danois Pierre Séverin (1540/42-1602) qui établit une synthèse que l'on peut qualifier de "philosophie des semences" dans son chef- d'oeuvre Idea medicinae philosophicae (Bâle, 1571). Cet ouvrage, encore méconnu des historiens, est en réalité la source commune et vénérée de deux géants, le chymiste flamand Jean-Baptiste Van Helmont (1577-1644), dit "mystique", et l'atomiste français Pierre Gassendi (1592-1655), dit "mécaniste" Interprété en termes chymiques et corpusculaires, le concept de semence de la Renaissance continue à exercer une influence considérable sur les théories de la matière au coeur de la Révolution scientifique.