Le concept du 11 septembre : dialogues à New York, octobre-décembre 2001, avec Giovanna Borradori

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 243 pages
Poids : 470 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
EAN : 9782718606200

Le concept du 11 septembre

dialogues à New York, octobre-décembre 2001, avec Giovanna Borradori

de , ,

chez Galilée

Collection(s) : La philosophie en effet

Paru le | Broché 243 pages

Public motivé

36.00 Indisponible

traduit de l'allemand par Christian Bouchindhomme | traduit de l'anglais par Sylvette Gleize


Quatrième de couverture

Dans les semaines qui suivirent le «11 septembre» 2001, Jacques Derrida et Jürgen Habermas se revirent à New York. Ils acceptèrent tous deux la proposition d'une collègue et amie, Giovanna Borradori. Il s'agissait de répondre, au cours d'un entretien avec elle, à des questions analogues et de type philosophique, au sujet de ce qu'on appelle le «11 septembre». Présenté, analysé et commenté par Giovanna Borradori, l'ensemble de ces échanges prit la forme d'un ouvrage d'abord publié aux États-Unis (Philosophy in a Time of Terror, 2003).

Jacques Derrida a pris l'initiative d'un nouveau titre en français. Il a voulu souligner le caractère philosophique des entretiens, certes, mais surtout attirer l'attention, sous la surveillance vigilante des guillemets, sur les difficultés qu'on rencontre lorsqu'on tente de former le «concept» d'une «chose» nommée par sa seule date, le «11 septembre». Il faut se porter au-delà de ce qu'une sorte de consensus universel ou de prétendu sens commun (langage quotidien, média, stratégie et rhétorique géo-politiques) tient pour un «événement majeur». Qu'est-ce donc aujourd'hui, un «événement majeur»? Telle est la question.

Pour la déployer, pour amorcer et problématiser la formation d'un tel «concept», ledit «11 septembre», il faut prendre en compte plus d'une mutation en cours, remettre en cause un grand nombre de notions et de pseudo-évidences, qu'il s'agisse de la «terreur», du «terrorisme» (national, international, ou d'État) et de ses «nouvelles technologies», de la notion de «guerre», du passé et de l'avenir de la souveraineté, du droit international et de ses institutions (ONU et Conseil de Sécurité), des «fondamentalismes», de l'histoire et des limites du concept de tolérance, etc.

Soumettre d'abord l'analyse du philosophique à la rigueur de la preuve, aux chaînes de la conséquence, aux contraintes internes du système: articuler, premier signe de pertinence, en effet.

Ne plus méconnaître ce que la philosophie voulait laisser tomber ou réduire, sous le nom d'effets, à son dehors ou à son dessous (effets «formels» - «vêtements» ou «voiles» du discours - «institutionnels», «politiques», «pulsionnels», etc.): en opérant autrement, sans elle ou contre elle, interpréter la philosophie en effet.

Déterminer la spécificité de l'après-coup philosophique - le retard, la répétition, la représentation, la réaction, la réaction, la réflexion qui rapportent la philosophie à ce qu'elle entend néanmoins nommer, constituer, s'approprier comme ses propres objets (autres «discours», «savoirs», «pratiques», «histoires», etc.) assignés à résidence régionale: délimiter la philosophie en effet. Ne plus prétendre à la neutralité transparente et arbitrale, tenir compte de l'efficace philosophique, et de ses armes, instruments et stratagèmes, intervenir de façon pratique et critique: faire travailler la philosophie en effet.

L'effet en question ne se laisse donc plus dominer ici par ce que la philosophie arraisonne sous ce nom: produit simplement second d'une cause première ou dernière, apparence dérivée ou inconsistante d'une essence. Il n'y a plus, soumis d'avance à la décision philosophique, un sens, voire une polysémie de l'effet.

Du même auteur : Jacques Derrida


Du même auteur : Jürgen Habermas