Le crépuscule des idéaux

« Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt, sur les ruines d'un champ de bataille, aurais-je été meilleur ou pire que ces gens, si j'avais été allemand ? » Il y a 20 ans, dans les arènes de Nîmes écrasées par le soleil et les décibels, je me suis promis de répondre à cette question de maître Jean-Jacques. Car enfin, c'était une sacrée bonne question ! Zidane venait de se déchirer la cuisse et, curieusement, ce traumatisme national venait pour moi de passer au second plan. Quelques décennies plus tard, ma promesse a été tenue...

Nous voici donc au printemps 1919, dans la peau d'un vétéran de la Reichswehr. En 14, comme tout le monde, il avait cru le Kaiser qui promettait à l'Allemagne la victoire. Il s'était déjà imaginé à Paris, sur les quais de Seine bondés de filles faciles. À la place, ce fut cinq longues années de terres brûlées, de camarades découpés par la mitraille et de corps séchant comme du linge sur les barbelés.

De retour à Munich, il découvre que les sacrifices n'ont pas été partagés par tous et que certains, marchands d'armes sans scrupule, politiciens véreux, banquiers à la solde de l'internationale judéo-bolchevique, ont même puisé dans le sang des sacrifiés des fortunes considérables !

La ville est au bord de la guerre civile. Les ligues spartakistes révolutionnaires, avant-gardes de Moscou, font face aux corps francs, miliciens gavés par les reichsmarks d'une bourgeoisie terrorisée par le péril communiste.

Sur ce terreau propice à l'éclosion de tous les extrêmes, des idéologies les plus nauséabondes, notre soldat devra choisir son camp...