Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 502 pages
Poids : 680 g
Dimensions : 15cm X 22cm
EAN : 9782251420264
Le crime d'Onan
le discours catholique sur la limitation des naissances (1816-1930)
Quatrième de couverture
Le crime d'Onan désigne, en référence à un épisode connu de la Genèse, la façon «naturelle» de limiter les naissances. Vieille manière, mais réalité démographique nouvelle, puisque, à partir de la fin du XVIIIe siècle, la France entre la première en Europe dans l'ère de la maîtrise de la fécondité.
De ce fait, c'est dans le laboratoire français que s'élabore entre 1820 et 1850 le discours catholique sur la limitation des naissances ; c'est à l'évêque du Mans, Mgr Bouvier, que l'on doit les propositions neuves qui fixeront les termes des débats ultérieurs. Dès 1842, celui-ci s'interroge sur le bien-fondé de dépénaliser le «crime d'Onan», conscient que les couples catholiques se comportent en agents moraux, désireux de fixer par eux-mêmes la taille de leur famille tout en gardant l'usage de leur sexualité. Le rejet de cette solution radicale constitue le point de départ de solutions successives aboutissant, après diverses péripéties, aux prises de position de Pie XI (Casti connubii, 1930) et de Paul VI (Humance vitoe, 1968).
Le but de cet ouvrage est de montrer comment opère la raison théologique en acte, en tentant un continuel et difficile ajustement entre traditions et innovations, entre déculpabilisation des conjoints et rigorisme accentué, entre autonomie émergente du sujet et contraintes renouvelées de la loi naturelle.
Les disciplines relevant de l'Histoire des Idées ont connu, ces dernières années, un développement considérable - mais aussi, par contre coup, un grand éparpillement : d'où la nécessité, largement reconnue, de faire communiquer les spécialistes, et plus encore, peut-être, d'inciter les publics spécialisés à franchir les limites des disciplines ou des champs d'étude. C'est à cela que voudrait contribuer la collection «L'âne d'or», en rassemblant des ouvrages issus de disciplines diverses (Histoire de la Philosophie, Épistémologie, Histoire des Sciences, Philosophie, Histoire des Religions, etc.) sans limitation chronologique - mais toujours sans concession sur la qualité.
Et l'âne maintenant, pourquoi ce patronage ? Pourquoi cet âne en chaire magistrale, avec dans une patte une férule et sous l'autre un pesant in-folio ? Il est là tout simplement à titre d'avertissement : sans doute voulons-nous des ouvrages sans concession, mais non point des ouvrages écrits par des cuistres ou des pédants.