Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 141 pages
Poids : 198 g
Dimensions : 15cm X 21cm
EAN : 9782911044502
Le dernier chapitre de mon roman
Quatrième de couverture
Le public connaît aujourd'hui surtout Nodier pour ses contes fantastiques inquiétants et rebelles aux interprétations rapides, voire pour le rôle important qu'il a joué à la bibliothèque de l'Arsenal dans le développement du mouvement romantique. On a pourtant redécouvert ces dernières années deux autres facettes essentielles de l'écrivain : son talent de linguiste, et particulièrement la manière dont, dans l'étude des onomatopées ou des dictionnaires, il exploite l'héritage de Rousseau, mais aussi ses expérimentations «excentriques» à la Diderot, qu'il s'agisse d'interroger le statut du récit autobiographique (Moi même) ou de tenter tous les jeux typographiques ou narratifs comme dans l'Histoire du roi de Bohème et de ses sept châteaux incomprise en 1830 de la critique mais admirée d'un Delacroix.
C'est de ce dernier aspect de la carrière de Nodier que relève Le Dernier Chapitre de mon roman, court récit publié de façon anonyme en 1803 et bien oublié depuis, malgré une réédition de luxe à la fin du XIXe siècle. Il faut dire que sa manière désinvolte, le plus souvent ironique, de traiter de l'amour ou du mariage, sa tendance évidente à la parodie ou à la satire des œuvres à la mode autant que des mœurs dans les premières années de l'Empire, ont pu passer inaperçues, malgré leur grande intelligence, à une période agitée où les textes irrévérencieux ne manquaient pas puis ont dû surprendre des lecteurs généralement de moins en moins réceptifs à la veine libertine des récits du siècle des Lumières.
Aujourd'hui où, comme le montre le succès de nombreux romans contemporains, nous goûtons à nouveau pleinement auto-ironie, non-sens, effervescence critique et déconstruction narrative, Le Dernier Chapitre méritait qu'on le réédite tel qu'ont pu le lire les lecteurs de 1803, accompagné d'un appareil de notes qui permettent d'en saisir les subtilités et de le situer dans son contexte historique autant qu'artistique. On verra ainsi combien ce roman oublié est, dans tous les sens, livre de plaisir.