Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 293 pages
Poids : 190 g
Dimensions : 11cm X 18cm
ISBN : 978-2-35873-193-5
EAN : 9782358731935
Quatrième de couverture
6 août 1943. Caché dans le corbillard qui le conduit de Chinon à Paris pour y tenter l'opération qui seule peut le sauver de l'ulcère à l'estomac dont il souffre depuis des années, le peintre Chaïm Soutine se remémore, en un flux d'images provoquées par la morphine, toute son existence. Au-delà du roman de cette vie tourmentée, Ralph Dutli nous offre une allégorie de la destinée humaine, une sorte de parabole traitant de la souffrance et du pouvoir bouleversant de la couleur qui, comme « le jus de pavot de la littérature », parvient parfois à l'apaiser, au moins pour un temps.
« Personne ne connaît la route. Personne ne l'apprendra jamais. Et à quoi servirait-il d'énumérer les villages et hameaux, les petites routes, les virages et les détours ? Le peintre non plus ne voit pas le paysage. Il est allongé dans la pénombre de la Citroën, protégé par des rideaux gris qui ondulent. Seule sa vie lance encore une fois son cri du fond de ses souvenirs flottants, dans la douleur endiguée, dans les bribes des anciens désirs, dans la peur des rêves qui continuent à se tisser. C'était son dernier Incendie. Personne ne connaît la route. Personne ne l'apprendra jamais. Personne ne peut savoir qui est l'homme allongé dans le fourgon mortuaire qui passe. Il n'y a que les tableaux, les rares tableaux qu'il n'a pas déchirés et brûlés. Personne ne le connaît. »
Ralph Dutli, Le Dernier Voyage de Soutine, 2013
« Bien plus que l'histoire d'une vie, c'est une allégorie. C'est la fable métaphysique et universelle d'un homme qui a honte de ce qu'il fait (il a enfreint l'interdit religieux, il représente des hommes et des animaux) mais qui est un drogué de la couleur et ne peut pas s'empêcher de peindre. C'est le drame d'un homme qui se demande où est Dieu et ce qu'il peut bien fabriquer au milieu de cette barbarie nazie. C'est l'histoire merveilleuse d'un homme qui s'appelle Chaïm (« vie », en hébreu) et qui roule vers la mort... »
Florence Noiville, Le Monde, 25 août 2016