Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : XXV-393 pages
Poids : 680 g
Dimensions : 16cm X 23cm
ISBN : 978-2-7453-1636-3
EAN : 9782745316363
Le Discours de vraye philosophie demonstrative (1628) de Gabriel Poitevin et la tradition du matérialisme chrétien
Quatrième de couverture
Dans son célèbre Traitté de l'esprit de l'homme (Paris, 1666), le cartésien Louis de La Forge s'attache à réfuter, à côté d'Épicure, Tertullien, Vorstius et Hobbes, un ouvrage prétendument intitulé Preuve de la vraye philosophie demonstrative, que toute substance finie est corps, qui n'avait jusqu'à présent jamais été identifié par les historiens de la philosophie. Ce titre est en effet une déformation du Discours de vraye philosophie demonstrative publié anonymement en 1628 par le médecin huguenot Gabriel Poitevin, originaire de Mornac, en Saintonge, «discours» qui est la traduction, avec de notables remaniements, du Clangor Buccinae ad philosophos sublimiores que Poitevin avait fait paraître en 1624, cette fois sous son nom, en le dédiant au quadrateur illuminé Paul Yvon, sieur de Laleu, oncle de Tallemant des Réaux. Ces deux versions sont ici publiées en regard.
En présentant l'ouvrage, Sylvain Matton étudie le milieu intellectuel de Poitevin et la réception (hostile) de sa thèse posant que tous les êtres finis sont des corps (les anges comme les âmes, les pensées, les espèces intentionnelles, la lumière, les influences célestes, l'attraction magnétique, le point mathématique, la qualité, la matière ou la forme) et que Dieu seul, étant infini, est incorporel. Il montre que cette thèse était cependant propre à un certain «matérialisme chrétien» illustré dès le Ve siècle par l'évêque Fauste de Riez, renouvelé à la Renaissance par le commentateur du Pimandre François de Foix-Candale et surtout par Bodin et Charron (qui puisèrent dans les spéculations de la première et de la seconde scolastique), pour être finalement éclipsé par les matérialismes antireligieux des Lumières. Il examine aussi les très probables influences sur Poitevin d'un traité alchimique médiéval, le Clangor buccinae de lapide benedicto philosophico, et de l'arithmologie pythagoricienne, qui se mêleraient à celle, indéniable, des spéculations théologico-mathématiques de Paul Yvon (dont on trouvera le Discours mathematic de 1623 reproduit en annexe).
C'est ainsi tout un courant oublié de l'histoire des idées que nous invite à explorer la redécouverte de l'oeuvre singulière de Gabriel Poitevin.