Le droit international à la croisée des chemins

Ce n'est pas la première fois que le droit international se trouve à la croisée des chemins; et ce n'est aussi pas la première fois qu'il se trouve tiraillé entre la force du droit et le droit de la force.

Le droit international a toujours connu des moments de crise, de remise en question, voire même de négation de son existence, suivis, sitôt d'affirmation, d'élargissement du droit international, de normativisation, d'institutionnalisation et d'ouverture de la société internationale.

La fin de la guerre froide a semblé consacrer la prééminence du droit international et le triomphe du multilatéralisme avec notamment le renouveau de l'ONU, la remise en marche du Conseil de sécurité, le rétrécissement de la sphère des pouvoirs souverains des États, l'émergence de notions nouvelles jusque là inconnues du droit international (droit d'assistance humanitaire, État de droit, démocratie, bonne gouvernance), la création d'institutions internationales nouvelles (tribunal du droit de la mer, tribunaux pénaux ad hoc, Cour pénale internationale, OMC), le recours de plus en plus fréquent à la Cour internationale de justice, le règlement pacifique de plusieurs conflits territoriaux. L'émergence d'une société civile internationale etc.

La disparition de l'URSS a également laissé se développer un système unipolaire au sein duquel les États-Unis, imposeront progressivement leurs vues.

Aujourd'hui, après les guerres du Kosovo, de l'Afghanistan, la seconde guerre du Golfe... le droit international se trouve de nouveau à la croisée des chemins. Sa crédibilité a été sérieusement atteinte. Sa pertinence est mise en doute. Sa normativité est dévoyée. Il est désormais tenu en échec par un droit impérial dont la société internationale n'a pas vu pareil depuis l'empire romain.

Le droit de la force a-t-il triomphé? La force du droit finira-t-elle par s'imposer? Ce sont là les questions que cette sixième rencontre se propose d'étudier.