Le FIL

Construit à partir d'une réflexion sur les mondes celtes, le Festival interceltique de Lorient (FIL pour les intimes) a vu le jour au début des années 1970, dans une période d'intense folie créative. Jean-Pierre Pichard nous propose de le découvrir de l'intérieur.

Concerts et rencontres magiques, bulle hors du temps permettant à des joueurs de cornemuse irlandais, du Nord et du Sud, de jouer au coude-à-coude avec des musiciens écossais alors qu'on s'entretuait à Belfast..., le FIL réussit le pari de rassembler des cultures minoritaires et de faire entrer dans la vie contemporaine la mémoire d'un passé fondateur.

Certains se souviendront de l'annonce faite par la Nasa depuis la station orbitale internationale l'année où les astronautes firent le pari de venir jouer à Lorient, d'autres de Joan Baez, en pleine gloire, dansant pieds nus avec les Bretons sur la place de la Mairie, d'autres encore d'une escapade parisienne et d'une certaine descente des Champs-Elysées, sous les yeux émerveillés d'une foule considérable...

Le FIL en chiffres, ce sont des centaines de milliers de spectateurs, 1300 bénévoles à chaque édition, en plus des techniciens professionnels, et environ 4500 artistes tous les ans.

La quantité de bière bue pendant le festival correspondrait au volume exact du bassin à flot de l'avant-port... heureusement compensée par les 38 000 tonnes d'eau vendues dans les bars et boutiques du Village celte.

Lui-même penn-soner d'un bagad de 1^re catégorie, Jean-Pierre Pichard fait partie de ces quelques pionniers qui ont été à l'initiative du Festival interceltique de Lorient, et il en a été directeur général pendant près de quatre décennies. Il nous raconte le travail démesuré, sans réels moyens, le stress, les courses folles, mais aussi et surtout l'amitié et la joie de vivre à l'origine de cette remarquable épopée humaine.