Le film de ma jeunesse

Le film de ma jeunesse

Ces nouvelles racontent l'histoire d'Annie, de Christine, de Florence, de Crescence..., toutes ces femmes qui, depuis la nuit des temps, se donnent, s'adonnent et s'épuisent dans l'attente et l'espoir que leur partenaire mâle puisse enfin comprendre que l'amour ne peut se nourrir que d'amour. Dans le cas contraire, il s'étiole et, à défaut d'engendrer la haine abjecte, peut conduire au mépris ou, pire, à l'indifférence.

Mais, dans sa quête obsessionnelle à clouer au pilori de l'insensibilité sentimentale la gent masculine, la narratrice pèche, en perdant de vue qu'il y a aussi des Martino, des François, des Philippe et des Protais, qui vivent la même triste expérience qu'Amathe et les autres...

Que dire au vu de tout cela ? Que très souvent le monde est aveugle. La plupart des gens courent étancher leur soif d'amour dans des puits arides, alors même qu'ils abandonnent leur puits qui en déborde.

Grande consolation cependant : la note d'espoir qu'ouvrent « Le triangle » et « L'aveugle de la bibliothèque », et qui laisse présager que rien n'est perdu, car, au milieu de tous ces sots, émergent quelques sages qui reconnaissent à la famille et à l'amour toute leur valeur.

La narratrice chante un chant millénaire, un chant mélancolique, un chant éternel. L'amour, cet amour qu'elle a reçu à profusion, qu'elle voudrait redistribuer, mais cet amour tant rejeté !