Le glaive et la serpe

A la fin du règne de l'empereur Marc Aurèle (121-180), Nammeios, un druide chenu, vit en ermite dans un oppidum ruiné de la vallée de l'I11. La romanisation a fait de lui un druide déchu. Son peuple, la tribu celte des Rauraques dont le territoire confine avec celui des Helvètes, s'est voué à la mythologie romaine. Les pouvoirs de devin et de guérisseur de Nammeios sont pourtant demeurés intacts. Si bien qu'en désespoir de cause Faustus Flavius, l'un des deux Duumviri (bourgmestres) d'Augusta Raurica, originaire de Rome, fait discrètement appel à lui pour soigner sa fille Messala, amoureuse d'un dresseur d'ours, mais frappée d'un mal si étrange qu'il la croit ensorcelée.

Nammeios quitte sa forêt emportant avec lui sa nostalgie de la civilisation celte et une provision de gui. Il découvre les splendeurs d'Augusta Raurica, une ville gallo-romaine de 20 000 habitants en plein essor économique, située au bord du Rhin. Très vite, il est en butte aux jalousies de Rufus Caelius, le Duumvir rauraque qui envie son collègue romain. Plus romain que les Romains, Rufus organise un grand spectacle dans le théâtre-arène avec l'espoir de devenir Sénateur.

Pour affronter un ours brun sauvage tueur d'homme, capturé dans les Vosges, il préconise Nammeios, soupçonné à tort de faire partie d'une petite communauté de Chrétiens. Pris entre deux feux, Nammeios, victime de son dévouement, sera-t-il condamné pour christianisme ou pour druidisme?