Le goût du sauvage

Le point de vue des éditeurs

Faire tout, à partir de rien. Juste de la terre, de l'eau, et du soleil. Ce pourrait être le fil d'Ariane à tenir précieusement pour s'aventurer sur les innombrables chemins que Maurice Chaudière a tracés dans son existence. Potier, apiculteur, fin connaisseur des plantes, amoureux des bêtes, et surtout du sauvage, il n'a jamais cessé d'observer la vie autour de lui, et de s'en inspirer. Ce curieux insatiable sait nommer tout ce qui l'entoure. Les lieux qu'on arpente en sa compagnie s'animent, chaque pousse acquiert une présence, une histoire, un ou plusieurs usages. Pourquoi s'escrimer à cultiver des plantes quand la ressource sauvage est à disposition ? Pourquoi vouloir domestiquer la nature et par là lui retirer sa force et sa fécondité ?

Dans un monde aujourd'hui dominé par la technologie, il s'est façonné un univers fourmillant de vie et peuplé d'objets qu'il a faits lui-même, avec les matériaux les plus simples et presque pas d'outils, car il préfère depuis toujours puiser dans son environnement immédiat ce dont il a besoin pour vivre, et considère chaque emprunt au monde industriel comme une concession dont il s'accommode à regret.

À quatre-vingt-six ans, Maurice Chaudière est infatigable. De ses années passées à enseigner l'histoire de l'art, il a gardé un don inimitable pour raconter, décrire, rêver tout haut et donner corps à son imagination. En voici quelques savoureux échantillons.