Le grand ordinaire

«Le temps était à la misère. Une insolite multiplication d'huissiers avait opéré la saisie de tous les biens, et des commissionnaires ignares les vendaient à l'encan pour s'offrir un luxe sordide sur l'appauvrissement général.»

Le Grand Ordinaire, récit extravagant, sarcastique, corrosif et farcesque, se termine par un triste constat. Voici un traité romanesque d'économie politico-sexuelle d'une extrême originalité qui doit être abordé, l'auteur le rappelle dans sa préface, de la même façon que les œuvres les plus singulières de Jonathan Swift. L'Etat, la démocratie, la Terreur, la Révolution, le pacte social et la liberté, l'économie et la marchandise, la violence et l'impuissance, l'amour et l'érotisme, le travail et le droit à la paresse... L'écrivain refuse d'étouffer en ce monde, et le réinvente donc entièrement. Il s'agit ici de discuter de la liberté des hommes, et non de leur asservissement. Il faudra donc attaquer toutes les idéologies, et imaginer de nouvelles relations. Sans oublier de vivre, ni s'enfermer dans un débat intellectuel abscons : «Ces discussions abstraites m'intéressent peu. Ma paresse native n'y trouve pas assez d'aliments. Allons plutôt à la recherche d'une nourriture un peu substantielle. Les sauterelles ont tout mangé dans ce pays.»