Rayon Les sculpteurs
Le Jardin de Gabriel : l'univers poétique d'un créateur saintongeais : Poitou-Charentes

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 104 pages
Poids : 645 g
Dimensions : 24cm X 30cm
ISBN : 978-2-84561-764-3
EAN : 9782845617643

Le Jardin de Gabriel

l'univers poétique d'un créateur saintongeais
Poitou-Charentes

Chez La Geste

Collection(s) | Images du patrimoine
Paru le
Broché 104 pages
sous la direction de Michel Valière, Fabrice Bonnifait
photographies Gilles Beauvarlet, Raphaël Jean, Christian Rome
cartes et dessins Zoé Lambert
Tout public

Quatrième de couverture

Le Jardin de Gabriel, la puissante poésie d'un patrimoine artistique populaire

Voici un ouvrage qui met à l'honneur l'oeuvre singulière et méconnue d'un artiste saintongeais, menuisier autodidacte qui, la retraite venue, donna vingt ans durant libre cours au désir de création qu'il portait en lui depuis l'enfance.

Dans le pays des Vals de Saintonge riche de son patrimoine roman, Gabriel Albert (1904-2000) a rêvé et réalisé un jardin de sculptures qui constitue un témoignage exceptionnel de cet art hors des normes et des canons académiques dont la puissance poétique saisit le promeneur. Près de quatre cents sculptures en ciment armé polychrome peuplent ce Jardin de Gabriel, du prénom de son créateur. Leur foisonnement ordonné, alternant alignements et cercles, forme plus qu'une impressionnante collection de statues : une oeuvre globale, une composition intentionnelle, un univers inspiré et délibérément inscrit dans le paysage environnant.

De 1969 à 1989, Gabriel Albert a donné corps avec passion à une abondante statuaire pour laquelle il puisait à toutes les sources : des magazines d'actualité et des revues artistiques, l'art sacré et l'imagerie enfantine, les contes populaires qu'il réinterprétait à sa manière. En pied ou en buste, célèbres ou anonymes, ses personnages ne sont jamais la copie d'un modèle mais l'expression d'une inventivité plastique cousine de cet «art brut» jadis célébré par Jean Dubuffet. Il a donné au sable blanc des carrières de Saint-Sornin et au ciment, matière roturière, leurs lettres de noblesse.

«Tout à l'oeil !» disait celui qui ne dessinait pas et n'avait fait, à l'école, qu'un bref passage de quatre ans. Ouvrier par nécessité et fier du pouvoir de ses mains, alliées de l'imagination et de la volonté d'un homme, Gabriel Albert nous a légué, à Nantillé, un formidable musée à ciel ouvert. Il passionne spécialistes et érudits mais le grand public, auquel il était destiné, l'ignore encore trop souvent. Cet ouvrage, qui enrichit notre collection régionale des «Images du patrimoine», lui rend justice.

Mais le Jardin de Gabriel est aujourd'hui en danger. Sous l'effet du gel et des intempéries, le ciment se fêle, les modelages se désagrègent, les couleurs s'altèrent. Une trentaine de statues a déjà été volée. On ne peut laisser à l'abandon l'oeuvre de celui qui fut surnommé «le Facteur Cheval saintongeais» car sa contribution au patrimoine artistique régional et national mérite qu'on en prenne soin. Or la commune de Nantillé, propriétaire du site, ne peut assumer seule l'effort nécessaire de conservation et de valorisation.

C'est pourquoi la Région Poitou-Charentes a décidé de porter cette oeuvre unique en son genre à la connaissance de tous et de confier au service régional de l'inventaire un travail de documentation inédit et rigoureux qui plaide pour son intégration au patrimoine de notre pays et pour sa pleine restitution au public.

Car il y a aujourd'hui urgence, comme ce fut jadis le cas pour le Palais idéal du Facteur Cheval à Hauterives ou la Maison Picassiette de Raymond Isidore à Chartres, témoignages éblouissants d'un art autodidacte puissamment inspiré et sites touristiques aujourd'hui très visités.

Sans doute faut-il, une fois encore, vaincre çà et là quelques réticences académiques héritières de celles qui, dans les années 1960, taxèrent le Palais du Facteur Cheval de «ramassis d'insanités qui se brouille dans une cervelle de rustre». André Malraux, alors Ministre des Affaires Culturelles, passa outre et fit classer l'oeuvre au titre des Monuments historiques. Voilà, pour la Région Poitou-Charentes, le geste salvateur dont le Jardin de Gabriel a aujourd'hui besoin.

Ce beau livre donne à voir la profusion créatrice de Gabriel Albert et à comprendre l'alchimie d'une oeuvre qui ne ressemble à aucune autre. J'espère de tout coeur qu'il incitera les autorités compétentes à lui accorder la protection juridique qu'elle mérite et les habitants de notre région ainsi que ses visiteurs à en découvrir la magie.

Ségolène Royal Présidente de la Région Poitou-Charentes

Biographie

Pour Gabriel Albert (1904-2000), menuisier de la commune rurale saintongeaise de Nantillé, la retraite est l'occasion de libérer son instinct créateur, réprimé depuis l'adolescence. «Il s'est mis dans l'idée de faire ses statues», résume en 1991 son épouse Anita. De fait, une fois libéré des contraintes d'un travail alimentaire, cet homme dépourvu de toute formation artistique s'est entièrement consacré, pendant une vingtaine d'années, à la création d'une oeuvre singulière.

Le Jardin de Gabriel est un ensemble unique, composé de 420 sculptures en ciment armé. Gabriel Albert les a disposées dans son jardin, autour de sa maison et de son atelier situés au lieu-dit Chez-Audebert, au bord de la route départementale 129 qui relie Saintes à Aulnay. Entre 1969 et 1989, cet habitant-paysagiste a patiemment modelé des personnages historiques célèbres (Vercingétorix, Napoléon, Pasteur...), des hommes politiques (de Gaulle, Giscard d'Estaing, Mitterrand, Chirac, Marchais...), des vedettes du monde du spectacle ou du cinéma (Brassens, Brel, Chaplin...), des figures locales (Goulebenéze...) et de nombreux anonymes (soldats, paysans, danseuses...) aux attitudes très expressives, souvent troublantes. Reflets d'un monde que Gabriel Albert percevait au travers de son prisme de créateur autodidacte, ces oeuvres constituent l'univers poétique d'un artisan qui se rêvait artiste.

Le Jardin de Gabriel peut être rapproché d'autres sites insolites où l'on retrouve des caractéristiques de l'art brut, dont le Palais Idéal du Facteur Cheval à Hauterives est probablement l'exemple le plus connu. Créé de toute pièce par un homme inventif et passionné, conçu aussi comme un musée à ciel ouvert, ce jardin est sans doute unique par la poésie qui s'en dégage.

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