Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 332 pages
Poids : 398 g
Dimensions : 15cm X 20cm
ISBN : 978-2-232-14784-5
EAN : 9782232147845
Les libraires en parlent
Un coup de maître pour ce premier roman dense et réfléchi.
Reprenant de façon ironique la légende des "Juifs rouges" (descendants de la 13eme tribu d'Israël, justes parmi les Nations), l'auteur nous offre un roman qui tient à la fois du pacte faustien et du "brave soldat Shveik". De la Roumanie en guerre (1916) à aujourd'hui, notre héros, devenu immortel, s'est vu confier une mission par le dybbouk : sauver les Juifs ! Pas une mince affaire... Véritable promenade littéraire (on y croise Isaac Babel, Schnitzler et quelques autres) et historique, ce premier texte est une vraie réussite.
Quatrième de couverture
Une légende médiévale raconte qu'un guerrier à la stature de géant et à la crinière de feu viendra un jour libérer le peuple juif de son oppression millénaire. En yiddish, on le nomme der royte yidn.
1916. Dans les monts enneigés des Carpates, Aaron Tamerlan Munteanu garde la frontière du royaume de Roumanie. Son casque vissé sur ses cheveux roux, ses deux mètres vingt recroquevillés dans une tranchée putride, il attend l'envahisseur, résigné à mourir pour une guerre absurde. Sans la malédiction d'un dybbouk, jamais il ne serait devenu un Juif rouge, condamné à endurer le destin des siens et à témoigner. Pour l'éternité.
Dans ce XXe siècle dévoré par l'antisémitisme, le Juif rouge sillonne la Mitteleuropa en quête de rencontres, de réponses, et dans l'espoir insensé d'enrayer la folie des hommes. De Bucarest à Odessa, de Vienne à Berlin, de Liepāja à Auschwitz et Treblinka, l'errance de Munteanu le conduira jusqu'en Terre promise. Mais existe-t-il pour lui, comme pour ceux qu'il voudrait sauver, un refuge à l'ombre de l'histoire ? Avec ce premier roman nourri par la littérature d'Europe de l'Est, Stéphane Giusti donne une nouvelle force au genre picaresque. Épique, puissant, halluciné, posétique, son texte interroge autant qu'il affirme.
« - Vous les aimez bien, vous, les Juifs ?
- Ça ne compte pas, je suis juif moi-même.
- Et alors ? L'un n'empêche pas l'autre.
Ce n'est pas parce que vous êtes juif que vous êtes obligé de les aimer.
Vrai, je ne me suis jamais posé la question. Dans le fond, est-ce que j'aime les Juifs ? Est-ce que je pourrais les haïr ? Un instant, je tente de me mettre dans la peau de ceux qui nous détestent au point de vouloir notre ruine, mais rien n'y fait. Ou donc puiser une telle exécration de moi et de mes semblables ? Je ne vois aucune raison à cela. Comme l'a dit le chauffeur, il est tout à fait possible de détester la crapule en moi, ou bien l'homme futile et vain que j'ai été autrefois. Mais rejeter le Juif, le vomir, non, cela me semble fou. Pour pouvoir haïr cet autre, cette entité de Juif, il faut se porter à soi-même une aversion pure et indivisible, jusqu'au tréfonds de son coeur et de son âme. Ce sentiment-là, je ne le connais pas et jamais je ne veux l'éprouver. »