Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 243 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 23cm
ISBN : 978-2-84590-229-9
EAN : 9782845902299
Sur le Pfingstmontag d'Arnold
comédie en dialecte strasbourgeois en cinq actes
Quatrième de couverture
Pendant de longues années, Georges-Daniel Arnold (1780-1829), grand lettré parfaitement trilingue, adepte des idées volutionnaires, ami et conseiller du préfet Lezay-Marnesia, a pris l'habitude, lors de réunions d'amis comme d'entretiens familiers, de sortir de son portefeuille des bouts de papier où il note expressions, dictons, jurons et tournures propres au parler strasbourgeois. À ceux qui lui demandent : « Que voulez-vous faire de cela ? », il répond : « Vous verrez bien un jour ! » Son chef-d'oeuvre théâtral, Der Pfingstmontag (Le Lundi de Pentecôte), paraît en 1816 : il inaugure avec éclat la littérature alsacienne.
Goethe salue la pièce avec enthousiasme : « C'est à bien des égards que cette pièce est à recommander, tant pour ce quelle apporte que ce quelle évoque. Elle mérite bien que nous continuions à nous en occuper pour contribuer à sa diffusion à venir. » Et d'affirmer que telle réplique de l'un des personnages est « à sa manière, dans son sublime laconisme, à mettre absolument au même niveau que le fameux "Qu'il mourût !" de Corneille ». Tout au plus ajoute-t-il, conscient de la démesure de l'éloge : « Qu'on nous pardonne le préjugé et la prédilection que nous avons pour cette oeuvre, et un plaisir qui est influencé peut-être par le souvenir. »
Car Goethe a bien connu l'Alsace d'avant la Révolution évoquée par la pièce. « L'action se situe en 1789, note-t-il, alors que la vieille bourgeoisie de Strasbourg se maintient encore bec et ongles contre les influences novatrices. L'oeuvre redouble ainsi d'importance à nos yeux, car elle perpétue la mémoire d'un mode de vie qui devait être plus tard sinon détruit, du moins violemment remis en cause. » Près de vingt ans plus tôt, Goethe est venu étudier le droit à l'université de Strasbourg d'avril 1770 à août 1771 et a rencontré Frédérique Brion, fille du pasteur de Sessenheim, avec qui il a eu la liaison amoureuse relatée dans Dichtung und Wahrheit et appris à aimer la nature alsacienne, « vêtement vivant de la divinité ».
Tableau idyllique de l'Alsace pré-révolutionnaire mais aussi véritable trésor de la langue, Le Lundi de Pentecôte, réputé intraduisible, est donné en français pour la première fois par Susanne Mayer et Roger Siffer, dignes héritiers d'une tradition théâtrale illustrée par Gustave Stoskopf et Germain Muller.