Le mal du pays

Le mal du pays

Longtemps, ma France a été éternelle. Enfant, je l'ai encore connue, cette France de toujours qui ne savait pas ou qui ne voulait pas savoir que ses jours étaient comptés... La France ne se ressemble plus. La France n'est plus... n'est plus ce qu'elle était. Devons-nous faire notre deuil de ce « cher et vieux pays » auquel s'adressait encore le général de Gaulle ? Sommes-nous sortis de l'histoire ?

La France a-t-elle oublié qu'elle fut porteuse d'une grande espérance et d'un grand message à l'humanité ?

Dans le miroir que leur tend chaque jour l'actualité, les Français découvrent l'image déplaisante d'un peuple morose, amer, grincheux, qui cultive comme aucun autre le mépris de soi, l'autodénigrement, la haine obtuse et ricanante de tout ce qui pourrait lui rappeler sa grandeur passée.

Bien après que nous avions cessé d'être le centre et le sel de la terre, nous avons persisté à nous voir plus grands que nous n'étions. De là à croire, comme aujourd'hui, que nous ne sommes plus rien... Non, la France n'est pas ce pays de vieillards à qui chaque mouvement arrache un gémissement, qui tirent les volets au coucher du soleil et donnent deux tours de clé à la porte avant d'aller au lit. La France que nous avons aimée était ouverte, grande et généreuse. Elle peut le redevenir. N'ayons pas peur !