Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 328 pages
Poids : 1467 g
Dimensions : 21cm X 27cm
ISBN : 978-2-88078-051-7
EAN : 9782880780517
Le mal du voyage
exposition, Neuchâtel, Musée d'ethnographie, du 26 janvier 2020 au 31 octobre 2021
Quatrième de couverture
Après deux ans de travaux, la Black Box - la salle d'exposition temporaire du MEN - rouvre ses portes, marquant la fin d'un long chantier de rénovation. Pour cette occasion, l'équipe du Musée souhaite présenter une exposition en prise avec l'actualité, dans laquelle chacun peut interroger ses propres pratiques grâce à un éclairage anthropologique. Le tourisme s'est imposé comme un thème idéal, conjuguant phénomène de masse, interculturalité, rapports de forces, polémiques virulentes et malentendus profonds.
Dès ses origines au 18e siècle, le tourisme a suscité de nombreuses critiques. Il incarnerait un double négatif du voyage : ses adeptes parcourraient le globe sans autre but que leur plaisir immédiat, nivelant les diversités culturelles, créant des mondes factices, creusant les inégalités sociales et détruisant les ressources naturelles.
Cultivé dans la littérature, la production scientifique et les médias, cet antagonisme traduit pourtant un jugement de valeur. En focalisant sur les travers de l'industrie touristique, il élude trop souvent les raisons qui poussent aujourd'hui plus d'un milliard de personnes à sillonner la planète. Il masque aussi tout un pan des interactions entre visiteurs et visités, notamment des phénomènes de revivalisme culturel, d'inventions, de résistance et d'affirmation.
L'exposition Le mal du voyage invite à questionner l'homogénéité du champ touristique. Un parcours en douze salles aborde autant de pratiques et d'imaginaires contrastés : projets de moralisation, sens cachés du farniente plagiste, quêtes de santé mentale et physique, appétit du monde, réactions autochtones face à l'engorgement des villes, mises en image de la nature, confessions de backpackers attirés par l'interdit, fascination pour les confins, productions de nouvelles esthétiques et blues du retour, aboutissant à formuler sans cesse de nouveaux projets de départ. Les tourismes offrent ainsi matière à une réflexion passionnante sur la condition et la mobilité humaine dans ce premier quart du 21e siècle.