Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 439 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 15cm X 21cm
ISBN : 978-2-35374-298-1
EAN : 9782353742981
Le manuscrit inachevé
un glossaire maçonnique inédit du XIXe siècle
annoté et commenté
Quatrième de couverture
L'acquisition en 2013 d'un énigmatique : « Manuscrit autographe d'un dictionnaire, lexique maçonnique anonyme rédigé vers 1855 de 93 pages in-8 (13x19 cm), au verso de papier comptable de La Revue de Paris de Laurent Pichat et Maxime Du Camp. Débutant à la lettre A (Abaddon, le Destructeur), et s'arrêtant à la lettre O (Ouvrier). En bas des pages 10,30, et 79 se trouve un questionnaire imprimé sous forme de dialogue sur les principes de la Franc-Maçonnerie », qui permettra au lecteur de plonger au coeur d'une franc-maçonnerie en pleine mutation (1850-1880).
Portée par une pensée progressiste, animée par des libres-penseurs rationalistes du Grand Orient, engendrant le rejet de la référence au Grand Architecte de l'Univers, la suppression de l'affirmation dogmatique de « l'existence de Dieu et de l'immortalité de l'âme » (en 1877).
Si la lecture du manuscrit renferme une perception de l'initiation, et même au-delà, une philosophie politique et sociétale, elle permet aussi de restituer une époque, développée depuis les idées d'Auguste Comte, s'articulant autour des textes d'Émile Littré et de Pierre-Joseph Proudhon.
Ce glossaire maçonnique qui tient du manifeste contre les hauts grades et la grande maîtrise, se rapproche des futurs statuts de la Grande Loge Symbolique Écossaise (1880). Derrière les prises de position, c'est toute l'évolution sociale d'une France en gestation (IIe République, Second Empire, IIIe République) qui s'esquisse en filigrane : abolition de l'esclavage, place de la femme, enseignement libre, laïcité, pluralisme politique, socialisme, idées libérales, aide aux défavorisés... La rédaction de ce « dictionnaire inachevé » correspond à l'avènement d'une France républicaine.
Au regard de tous ces changements et bouleversements sociétaux, la maçonnerie égalitaire développée au fil des pages du manuscrit, s'exprime donc sans aucune retenue, s'appuyant sur les caractères universalistes et fraternels de la maçonnerie bleue, même si cette volonté ne traduit pas toute la réalité d'un système beaucoup plus complexe.
Un ensemble, résumé dans les propos de l'orateur Grégoire Wyrouboff, lors du convent du Grand Orient de 1876 : « Fraternité et Tolérance, Voilà notre religion !
Nous n'en avons pas besoin d'autre parce que toutes les religions et toutes les philosophies disparaissent à l'état d'infiniment petit, devant ces moteurs universels du Progrès humain. »