Le matin d'un voleur

Un modeste employé, à Bruxelles, rêve de manière répétée un crime qui finit par se confondre étrangement avec la réalité. Cet événement extérieur dont il n'a pas été le témoin le met cependant rapidement face à sa propre existence. Il devient ainsi l'enquêteur original de sa vie présente et passée. Un ensemble singulier de visages et de voix apparaît alors autour de lui comme l'indice privilégié d'une métamorphose irrésistible de son destin. La promesse d'une autre condition, née d'un besoin profond et soudain de révolte, devient le catalyseur d'un voyage intérieur au bout duquel ce personnage tente de construire, dans la rencontre avec une jeune femme de ménage d'origine espagnole, une nouvelle image de lui-même et du monde, au-delà du travail de l'effacement et de l'absence.

Le quotidien, ici, dans sa proximité et sa distance conjuguées, constitue le miroir incomplet mais néanmoins fidèle d'une perte de soi sans limite. Ce voyage, en ce sens, est celui d'un aveugle qui, à travers l'obscurité, retrouve à sa manière l'origine d'une lumière que lui seul est capable de voir et même de toucher.