Collection(s) : Etudes
Paru le 02/11/2005 | Broché 222 pages
Public motivé
Comment vivaient-ils ? Combien gagnaient-ils ? Comment devenait-on "homme politique" ? Fallait-il suivre un cursus, de la réussite scolaire aux succès électoraux ? Et d'ailleurs la politique était-elle un véritable "métier" ? A la fin du XIXe siècle, la politique était restée une affaire de notables, souvent fortunés et disponibles, qui concevaient cette pratique comme une seconde activité, plus sérieuse qu'un hobby, mais en aucun cas comme une profession. Elle ne leur rapportait rien et même leur coûtait de l'argent. C'était une aventure individuelle plutôt que l'affaire d'un groupe ou d'un parti ; ceux-ci, d'ailleurs, n'existaient guère avant 1900. La Troisième République (1875-1940) est justement la période de la transformation de la pratique politique en un véritable métier. On suit désormais un cursus honorum, avec ses formations universitaires spécifiques, ses voies d'accès à l'engagement et aux candidatures. L'acclimatation des Français au suffrage universel a changé la relation entre l'homme politique et ses électeurs. Un nouveau personnel est apparu, d'origine sociale plus diverse, qui conçoit la politique comme un métier, un travail à plein temps ou presque, une activité dont on doit au moins pouvoir vivre décemment, la carrière d'une vie et non un passe-temps éphémère. Ce livre décrit cette professionnalisation de la politique.
Ancien élève de l'École Normale Supérieure de Saint-Cloud, agrégé d'histoire, docteur de l'Université de Paris-Sorbonne, Yves Billard est l'auteur d'une thèse sur Le parti républicain-socialiste de 1911 à 1934 et de nombreux articles relatifs à la vie politique sous la Troisième République. Il est maître de conférences à l'Université Paul-Valéry, à Montpellier.