Le noir dans le blanc

Mais depuis quand Bathelot avait-il disparu? De Guillestre jusqu'au refuge Napoléon, la question restait posée... Amateurs ou professionnels, les limiers se perdaient en conjectures, comme disent les gazettes. Lilian le Sétois et son accent qui sentait l'anchois et le pastis manquaient cruellement à la joyeuse confrérie des polardeux conviés à la troisième édition du «Noir dans le Blanc». Aucune trace, à part les empreintes de rails creusés par les motoneiges sur la neige fraîche. Les conjectures se multipliaient au même rythme que les verres de génépi dans les gosiers en pente d'Éric Hossan et Thierry Crifo. Quant au flic Michel Jacquet, entre un match de l'OM et une rouste à coup de minitel sur de malchanceux pré-mis-en examen, Jacquet donc était dans le shwartz. Le Noir si vous voulez, comme une soutane, comme un tunnel sans néons et sans fin. Bathelot avait bien disparu entre l'office du tourisme et la résidence Pierres et Vacances. Ça sentait le roussi et le Smalto Noir, un parfum enivrant généreusement répandu dans la station.

Lilian réapparut le dernier jour de cette troisième édition. Il s'était consacré, disait-il, à quelques devoirs de vacances - comment écrire une nouvelle policière - auprès de têtes blondes de l'école locale. À vérifier...

Ça se passait à Vars en avril, lors du Noir dans le Blanc n^o 3.