Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 309 pages
Poids : 535 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-90-429-2270-9
EAN : 9789042922709
Le nom des langues en Afrique sub-saharienne
pratiques, dénominations, catégorisations
Quatrième de couverture
L'Afrique sub-saharienne, étant donné son extrême diversité linguistique et la complexité des situations dans lesquelles se trouvent les langues en contact, est un terrain particulièrement fécond pour mener une réflexion sur la dénomination des langues. Des langues européennes (importées par les colonisateurs puis choisies - exclusivement ou aux côtés d'autres langues - comme langues officielles par les États au lendemain des indépendances), se sont superposées, il y a plus d'un siècle pour certaines, à une multitude de langues : plus de deux mille, c'est-à-dire presque le tiers des langues du monde. À ces langues, il convient d'ajouter les variétés issues du contact des langues européennes et africaines, pidgins et créoles nés sur le sol africain.
Dans le premier tome de la série Le nom des langues, consacré aux Enjeux de la nomination des langues, A. Tabouret-Keller rappelle que «la catégorie de langue résulte d'une élaboration, d'une construction qui ne dénote pas un objet naturel». Lorsque l'on nomme des pratiques langagières, on construit en effet un objet linguistique en posant des limites, en créant une discontinuité dans une réalité qui offre du continu. Cette construction est le fait des usagers ordinaires et/ou des descripteurs et évaluateurs des langues (linguistes, grammairiens...).
Les délimitations des pratiques observées répondent à des critères qui peuvent être scientifiques (linguistiques) mais aussi idéologiques et politiques tandis que les locuteurs se servent de dénominations et de catégorisations qui peuvent être différentes selon la dimension de l'espace (village, région, pays, continent...) qu'ils souhaitent prendre en compte, et le positionnement qu'ils adoptent à l'intérieur de cet espace, au moment d'une interaction donnée. Le linguiste est donc confronté à la pluralité des noms dont peuvent être dotées les langues et les pratiques qu'il doit décrire et par conséquent nommer. Car nommer n'est pas tant «rendre compte de l'existence de» que faire exister dans un contexte bien déterminé. Il convient donc de se demander «qui nomme, quelle langue, pour qui et quand ?».
C'est à cette question qu'essaye de répondre ce troisième tome de la série Le nom des langues, qui comporte treize contributions regroupées autour de trois thèmes principaux : 1. Ethnies et langues : des objets controversés ; 2. Langues européennes et africaines en contact ; 3. Perspectives historiques et état des lieux. Est ainsi étudiée la dénomination de langues utilisées comme langues premières (langues «ethniques», arabe, créoles portugais), comme langues véhiculaires (variétés véhiculaires des langues «ethniques», arabe, français et pidgin-english) ou encore comme pratiques emblématiques de nouvelles identités (nouchi de Côte d'Ivoire, francanglais du Cameroun). Ces langues et pratiques langagières concernent ici près d'une trentaine de pays de l'Afrique sub-saharienne : Angola, Annobón, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap Vert, Centrafrique, Congo, Côte d'Ivoire, Djibouti, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Kenya, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Nigeria, République Démocra-tique du Congo, São Tomé-et-Príncipe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Togo et Tchad.