Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 153 pages
Poids : 300 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-90-429-2059-0
EAN : 9789042920590
Le patrimoine plurilingue de la Grèce
Quatrième de couverture
Le deuxième tome de la série Le noni des langues dirigée par Andrée Tabouret-Keller est consacré aux langues les moins parlées en Grèce aujourd'hui. Il s'agit de l'aroumain (Stamatis Beis), l'arvanite (Elena Botsi), l'arménien (Evangelia Adamou), le gréco-politique (Georges Drettas), le romani (Irène Sechidou) ainsi que le slave (Evangelia Adamou et Georges Drettas). Ces langues n'ont pas de statut officiel et ne sont ni enseignées ni standardisées. Elles sont diffusées à l'oral (lorsqu'il y a encore transmission intergénérationnelle), dans le cadre familial, et elles ne permettent pas de mobilité sociale aux locuteurs. Elles sont employées en parallèle avec une ou deux autres langues dominantes valorisées, en l'occurrence le grec, le turc ou l'albanais.
Cette publication se veut un ouvrage de référence sur la situation linguistique et sociolinguistique de la Grèce qui est encore aujourd'hui un tabou politique et scientifique. On propose une approche scientifique qui se démarque des positions nationalistes, aussi bien celles qui dénient la réalité plurilingue historique du pays que celles qui se situent dans la victimisation. Il ne s'agit pas seulement d'informer sur ce sujet, mal connu de la majorité des citoyens grecs, et plus largement européens, mais de proposer des analyses explicatives permettant une compréhension sereine de ces phénomènes complexes.
Chaque chapitre présente une langue. Pour chacune, on fournit des informations sur le(s) nom(s) de la langue, sa situation linguistique, sociolinguistique et historique, de manière à pouvoir appréhender le contexte général et les enjeux de la nomination des langues.
Ce volume aborde bien sûr le métalangage employé pour parler de ces langues (par les linguistes, les historiens, les hommes politiques), mais l'accent est surtout mis sur le discours épilinguistique des locuteurs eux-mêmes et sur leurs propres désignations de « ce qu'ils parlent ». Ces appellations endogènes ne sont pas traitées comme une expression de la « vérité », mais sont elles-mêmes resituées dans des processus de constructions historico-politiques.