Le pain d'espérance

« Faire le pain, c'est comme mettre un enfant au monde. On ne sait jamais totalement ce que la cuisson pour l'un et la maturité pour l'autre, en feront. Faire le pain, c'est créer quelque chose, un être vivant : chaque pain a son odeur, sa couleur, sa façon de s'épanouir dans le feu, aucun n'est pareil à son voisin. J'en ai raté des fournées au début ! Et puis, une fois sorti du four, quand il sera passé dans d'autres mains, chacun en fera ce qu'il voudra, le consommera comme bon lui chante ! Dieu a créé l'Homme et l'a laissé libre de sa vie, de progresser ou de régresser, à sa guise... Quant à sa couleur, elle dépend du lieu où il est né, pas de lui. Il y a tant de facteurs indépendants, qui peuvent briser une vie ! Le pain et l'Homme ont la même destinée au fond : ils sont créés, ils s'épanouissent, bien ou mal, et puis ils disparaissent, remplacés aussitôt par d'autres. » Cette belle image est celle d'un boulanger, un certain Jérémy Bachelard.

Pierre, jeune homme plein d'avenir, qui revient après ses études sur les lieux de son enfance, diplôme en poche, va découvrir ou plutôt redécouvrir l'horreur qu'a vécue sa mère, il y a plus de vingt ans. Le passé frappe toujours à notre porte, même quand on le croit mort depuis longtemps. Alors Pierre, sa famille, ses amis, et tous les habitants de Courpière, vont vivre des moments d'angoisse, de peur, d'horreur, de haine et d'incompréhension. Des disparitions, des meurtres vont ponctuer son retour... Faut-il pour cela baisser les bras, laisser la haine gagner, par-delà la mort d'un homme vil ? Non, parce qu'il n'est jamais trop tard, on n'est jamais trop vieux pour pétrir un pain d'espérance.