Le parler à Nice

On est allé récupérer Augustin à l'aéroport. Il n'en pouvait plus de la capitale. On l'a trouvé tout pâle, on aurait dit qu'il avait la cataracte de la figure. Fallait le réconforter, ses voyages sous terre l'avaient complètement estramourti. Après deux bouts de socca et quelques ballons de rouge, il a repris des couleurs. L'autre paillassou de Roger, en bon nissardasse qu'il est, nous a estirassés au clos pour une partie de longue. Sur le coup de six heures, on a attaqué le jaune et ça a été le début de la fin. Augustin, qui était redevenu Titin, se tenait une sborgnasse terrible. En pleurant, il nous a raconté sa vie là-haut. On l'a beaucoup plaint en lui promettant une pêche sur le pointu avec soupe de peilles à suivre. Il a continué de pleurer, mais cette fois... de bonheur.

Ce petit lexique, à l'attention des intéressés, est riche de bonne humeur, de rire et de soleil. Il embaume la cuisine, fait tourner les glaçons dans les verres, lance les bons mots comme on joue aux boules et donne à tous le sentiment d'être frères de langue. À déguster de préférence à voix haute et avec l'accent !