Le pouvoir des mots

La notion de littérature engagée a cet insigne avantage de ne pas laisser indifférent : soit on en est follement épris, soit on la rejette catégoriquement. En général, elle reste liée au sentiment de révolte, au goût de la provocation, à l'art de l'ironie et de l'exagération. Cependant, les élèves ne disposent que d'éléments de connaissance flous, et ils sont souvent dépourvus des outils d'analyse, peu informés du contexte politico-historique qui a vu naître le texte en question, ignorants ou presque de la pluralité des formes littéraires de cet engagement.

Cette séquence, expérimentée en classe de Première, s'est fixé différents objectifs, tous liés par la même ambition d'offrir aux élèves des compétences nouvelles dans le «décryptage» de l'implicite et des partis-pris. De l'étude de plusieurs textes argumentatifs sur la question de l'engagement à celle d'une œuvre intégrale, La Fortune des Rougon, en passant par la correspondance de Flaubert, un poème de Gautier ou des extraits des Châtiments, il s'agit ici de proposer un parcours suffisamment riche et dense pour donner de la littérature une image bien vivante et particulièrement «réactive».