Le Retour

Poème presque minimaliste de l'abord de la mort, dont les mots n'en finissent plus de résonner et, comme la chambre de l'agonisant, de s'agrandir page après page, de sorte que ce plus court des poèmes narratifs devient mystérieusement, de lecture en lecture, le plus vaste, le plus grand des poèmes. Comment parler de la mort, en une époque qui déploie tous ses fastes, tous ses sortilèges, pour ne pas entendre sa voix, pour étouffer en nous jusqu'à sa parole ? Seul un poète, et parmi les poètes un très grand, peut trouver des mots suffisamment simples pour ouvrir les portes de l'inconscient, nous ouvrir à ce dernier pays où l'image poétique conserve tous ses droits, à ce banquet étrange où nous tous, riches et pauvres, grands et petits, sommes conviés. «C'est ton heure, la seule que connaissent les amants et les créatures qui vont naître.»