Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 375 pages
Poids : 665 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-37320-088-1
EAN : 9782373200881
San-Antonio sans alter ego
Quatrième de couverture
Le roman de San-Antonio
(Seconde époque : 1971-2021)
En 2021, Frédéric Dard aurait eu 100 ans et plus d'une occasion de se dilater la rate en écoutant les people célébrer post-mortem sa gloire et ses dons de précurseur, alors qu'un demi-siècle plus tôt, à de rares exceptions près, on lui tournait volontiers le dos. En 1971, si le grand public plébiscitait le petit monde de San-Antonio, son créateur restait tricard dans les émissions littéraires et la belle société qui ne voyaient toujours en lui qu'un vulgaire auteur de romans de gare. Sous couverture policière, il bâtissait pourtant une oeuvre au style novateur et à la prose hilarante, singulière aussi dans la gravité de ses apartés, mais follement revigorante, surtout dans sa traque sans trêve et sans fin d'une espèce honnie qui le rendait xénophobe : la race des cons, seuls « véritables étrangers de l'existence ».
Tout basculera au début de la décennie suivante après que Frédéric Dard et San-Antonio auront « opéré leur jonction »... Réconcilié avec lui-même, salué dans la presse, loué sur les plateaux de télé, vénéré par des pensionnaires du quai Conti et courtisé par celui de l'Élysée, l'auteur de Bourgoin-Jallieu connaîtra vingt glorieuses, ponctuées de quatre à cinq San-Antonio par an (tiré chacun jusqu'à 600000 exemplaires ! ) et de chefs-d'oeuvre hors saga aux titres improbables : Y a-t-il un Français dans la salle ?, Faut-il tuer les petits garçons qui ont les mains sur les hanches ?, La vieille qui marchait dans la mer...
La leçon de « la plus grande épopée littéraire de l'après-guerre », en 174 épisodes (et 9 hors-série) ? Avoir rendu plus belle et heureuse la vie de plusieurs générations de lecteurs (et de lectrices !) qui attendaient « le prochain » comme leur pain quotidien. San-Antonio a fini néanmoins, malgré l'essai transformé par Patrice Dard de le prolonger d'une quinzaine d'années, par devenir « maigre et poli, parce que mort et silencieux ». Mais pour ses féaux, qui se comptaient par millions, a fortiori pour son Grand Connétable de la San-Antoniaiserie, San-Antonio reste présent, bien vivant et à jamais sans alter ego.