Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 448 pages
Poids : 799 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782874020674
Le sabre, la machette et le goupillon
des apparitions de Fatima au génocide rwandais
Quatrième de couverture
Auteur traditionnel de textes qui «font avancer la conscience humaine», l'Eglise catholique romaine continue néanmoins de se compromettre régulièrement dans la compagnie de personnages et de régimes qui n'ont rien ni d'évangélique, ni même d'humaniste.
Comment cela est-il possible? C'est à cette question qu'entreprend de répondre Léon Saur. Ayant comme fil conducteur le «royaume chrétien» du Rwanda, l'auteur nous entraîne à travers le vingtième siècle de l'histoire de l'Eglise catholique: des mariophanies de Kibeho à celles de Medjugorje et de Salazar à Pinochet, en passant par la Croatie de Pavelic et l'Argentine des généraux; de la place des femmes dans l'institution ecclésiale à la condescendance paternaliste de celle-ci à l'égard des homosexuels, en passant par les mouvements liés à la nouvelle évangélisation et leurs relations avec les éléments les plus conservateurs de la démocratie chrétienne ou la plus droitière du paysage politique européen.
Au fil des pages, se tissent peu à peu les fils qui reconstituent la représentation antimoderne, autoritaire et «naturelle» qu'en dépit de Vatican II continue à cultiver de l'Homme et du monde une institution presque deux fois millénaire, dont Jean-Paul II est à la fois le représentant et le prisonnier. C'est dans la nostalgie de la défunte hégémonie normative de l'Eglise qu'il faut aller chercher les causes profondes de ses responsabilités dans la genèse du génocide rwandais comme de son incapacité récurrente à se faire entendre dans une société laïcisée, pourtant bien malade de la mondialisation néolibérale et orpheline de ses valeurs.
«Dans la presse raciste de Kigali en 1992, et 1993, la Sainte Famille était périodiquement convoquée pour légitimer le combat du "peuple majoritaire" hutu. Jamais on n'a entendu un seul évêque rwandais, ni étranger, protester contre ce blasphème. Ce silence est l'objet même de ce livre (Jean-Pierre Chrétien).»
«Depuis les débuts de la présence belge, l'Eglise a travaillé "la main dans la main" avec le pouvoir en place au Rwanda. Dès lors, comment pourrait-elle nier de manière crédible toute responsabilité dans le génocide de 1994?»
«L'Eglise travailla avec les autorités et ne renonça jamais à faire du Rwanda un "royaume chrétien", fût-ce sous une forme républicaine!»
«Associés comme instruments opératoires dans la nouvelle évangélisation voulue par Jean-Paul II pour le salut de l'humanité, Marie et Satan sont donc tout aussi liés pour le plus grand malheur des Hommes, dans le génocide rwandais. Tel est le paradoxe de ce couple que tout oppose apparemment, mais que l'Eglise et les catholiques ne cessent en dernière analyse d'emboîter et de déboîter, pour le meilleur et pour le pire.»