Le scandale du Cidex

Un désinfectant inactif, voilà la réalité du lot de Cidex 0001. Une erreur de production lourde de conséquences pour des dizaines de milliers de personnes ayant subi un examen médical. Toutes auraient dû être rappelées par les hôpitaux concernés pour divers dépistages sanguins. Les risques étaient minimes et énormes à la fois : hépatite B et C, tuberculose, septicémie, sida... A l'heure de la traçabilité et de l'informatique, est-il aisé de retrouver des patients à risque ? D'établir un diagnostic rapide ? Une question de valeurs, sans doute ! Les patients concernés, ce sont des gens comme vous et moi, avec leurs inquiétudes raisonnées ou non, leurs drames, leurs joies... simplement des êtres humains. Un fait que l'on a perdu de vue comme on a oublié, aussi, d'impliquer les médecins généralistes dans la gestion de cette crise sans commune mesure.

Le scandale du Cidex^® nous entraîne tour à tour dans les coulisses d'une multinationale, le groupe Johnson & Johnson - avec ses avocats, sa communication et sa puissance d'influence -, dans les bureaux de la Santé publique belge - avec sa bureaucratie - et les couloirs des hôpitaux, avec leurs silences pesants. Le résultat n'est pas brillant : un ministère qui semble s'en laver les mains, une firme qui se confond en excuses, mais tente parfois de fuir ses responsabilités, et un système de santé proche du délabrement. Il est grand temps de tirer le signal d'alarme et c'est à cela, espérons-le, que servira la crise du Cidex. Car tout citoyen est aussi un patient en puissance. Ou en impuissance ?