Le silence des pages

Héritier en ligne directe du lien entre le ciel et les hommes, la poésie et les étoiles, la mélancolie et la lune, nourri d'espoir de l'aube ou d'angoisses crépusculaires, Marc Giudicelli nous propose, étincelant, un nouveau recueil de poésie. « Il est libre Max » chantait l'autre mais Marc aussi est libre, c'est même son trait principal. « Dégagé » volontaire de nos mesquineries quotidiennes Marc mène son combat solitaire mais universel puisqu'il y parle d'amour, de mort, de liberté. Si cette lutte peut le conduire, comme disait Léo Ferré « vers des pays d'absurdité » du moins ce sont « des îles où n'abordent jamais les âmes des bourreaux ». Mais il est aussi comme René Char affirmant miraculeusement» Dans nos ténèbres il n'y a pas une place pour la beauté, toute la place est pour la beauté » et lui, on peut le croire car la liberté et la beauté il les défend les armes à la main. Marc Giudicelli aussi, je le crois capable de se battre pour ce en quoi il croit : l'amour, les mots, la beauté, un nuage... et s'il est libre, Marc est aussi livre, l'ivre même des mots : son arme, son verre, c'est sa plume ; son champ de bataille, son zinc, c'est la feuille blanche et ses balles, son absinthe ; sa fée verte, ce sont ses mots.
Gérard Acquaviva