Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 119 pages
Poids : 253 g
Dimensions : 15cm X 21cm
ISBN : 978-2-9581926-0-0
EAN : 9782958192600
Le son de ténèbres ou Un panthéon basque
conte
Quatrième de couverture
Premier extrait :
Les façades des maisons d'Ainhoa, de style labourdin, ravissent Jérémie par leur blanc lumineux faisant ressortir leurs colombages rouge coeur-de-boeuf ; demain, il cherchera l'endroit où était née leur mère. Après avoir déposé ses maigres bagages dans le gîte qu'il a réservé en ligne, et laissé son véhicule devant l'entrée, il emprunte, à pied, le sentier Kapérako qui mène au calvaire, là-haut sur le mont Errebi, en surplomb au-dessus du bourg. Malheureusement, la chapelle Notre-Dame de l'Aubépine est encore fermée à cette heure matinale ; il y aurait volontiers allumé un cierge pour que, de là-haut, la pècheresse lui pardonne... Il franchit ensuite les quelques mètres qui le séparent des stèles discoïdales et du groupe des trois croix, se préparant à adresser une supplique dans ce sens au personnage central. Les postures torturées des larrons le renvoient à son questionnement présent, et il reste comme prostré à méditer, le dos tourné au panorama. (...)
Second extrait :
Jamais voyage ne fut plus beau ! Le voilà enfin, le labyrinthe du cyclope Tartalo, cet énigmatique gouffre où il dévorait intégralement les jeunes gens. Il ne voudrait donc plus de moi. Me voilà seul en ce palais et enfin honoré comme il sied pour un prince : jamais ne vis plus splendide musique et n'entendis plus suaves couleurs ! Et quel dieu m'a donc gratifié de pareille laitance ? Pour sûr, c'est le saint Gral. Par ses vertus, je vais aller rejoindre mes vers, sachant que le bon Hartmann von Aue va m'assurer l'immortalité avec ma Vie de Saint Grégoire en langue burgonde. Ah, que d'exquis souvenirs nous partageâmes, à Marseille : en sa noble compagnie et celle de son duc Berthold, nous avions célébré Bacchus pour honorer ce cher Henri de Malte, tous trois de joyeux drilles. Aussi vrai que Peire Vidal est mon nom, aucun vin pourtant ne vaut les subtils mets de cette chaude caverne où il ferait bon mourir si l'heure en avait sonné. Si je vis souvent l'éclat du monde, j'en vis enfin l'extase, grâce à toi, Nephtys et à ta clé de vie : merci de me protéger. (...)