Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 249 pages
Poids : 300 g
Dimensions : 14cm X 22cm
ISBN : 978-2-343-05723-1
EAN : 9782343057231
Le soufi et la poésie
poétique de la poésie soufie ottomane
Quatrième de couverture
Le soufi et la poésie
Poétique de la poésie soufie ottomane
L'un des traits distinctifs de la mystique en langue turque ottomane, comme de la mystique de langue persane, est qu'elle s'est le plus souvent exprimée sous forme poétique. La pensée s'y est développée avant tout en se poétisant. Bien que ces poètes mystiques se soient peu exprimés sur ce qui n'est pas tout à fait un art, mais pas non plus une philosophie ou, au sens naïf, une sagesse, une présentation d'ensemble de ce phénomène poétique est nécessaire.
C'est ce que le livre de Mahmut Erol Kiliç tente avec une grande érudition et une abondance de références à ces auteurs inconnus en Occident. L'auteur de cet ouvrage est un spécialiste reconnu du soufisme qu'il aborde à partir de la doctrine de René Guénon. Ce livre vise donc d'abord à proposer une interprétation de ce que serait la poésie, ou le poétique, à partir des sources en langue ottomane. Il constitue un important point de départ pour toute discussion ultérieure. Il est cependant tout de suite devenu en Turquie une référence incontournable sur le sujet.
Ce livre vise ensuite à rouvrir le débat sur la nature de la poésie en langue ottomane en général, son esthétique et ses références, après l'abandon de la langue dans laquelle elle se développait et sa transformation complète en une nouvelle langue, la langue républicaine de la Turquie moderne. En même temps la langue ancienne et son esthétique, l'ensemble de sa littérature, ont été à la fois refoulés, celés dans un passé prénational et dépassé, et interprétés de façon à les isoler de la compréhension et de l'univers qui étaient les leurs. On en a fait un pur phénomène artistique en en sécularisant les codes esthétiques.
Ce livre est donc aussi un livre polémique qui tente de rendre la poétique ottomane à son milieu en l'arrachant à son isolement dans la sphère d'une pure littérature qui se voudrait universelle. Son argumentation est incontestable sur ce point. Cependant il vise aussi à travers le cas de la poésie à reconstituer une certaine image d'une civilisation ottomane que l'auteur considère comme cet âge d'or où la nouvelle société turque devrait chercher ses références et ses points de repère. À ce titre, il s'agit là d'un document particulièrement intéressant sur l'état d'esprit d'un certain nombre d'intellectuels turcs contemporains.