Le syndrome d'Angelman

François a 33 ans. C'est un bel homme brun aux yeux vifs et expressifs, couleur océan, au visage régulier. Il est grand et svelte. Il a beaucoup de demandes d'amies sur les réseaux sociaux : de très belles jeunes femmes qui ignorent, en voyant sa photo, qu'il a un tout petit quelque chose de différent et que c'est ce tout petit quelque chose concernant un de ses chromosomes qui change tout.

Il s'agit de mon fils. Il y a quatre ans, j'ai commencé un blog, et beaucoup de mes articles se sont transformés en lettres à mon fils. Ces lettres ont été écrites au fil de l'actualité et des circonstances qui ont été mes principales sources d'inspiration.

Dans ces lettres, je m'adresse à mon fils d'abord, je parle aussi aux professionnels, aux politiques, aux associations, à la société tout entière. J'approfondis ma réflexion et j'exerce mon esprit critique sur certaines questions fondamentales qui sont si souvent absentes du discours sur le handicap. Je désire surtout valoriser l'image de la personne handicapée mentale, qu'on définit toujours par ses déficiences et jamais par ses capacités.