Le théâtre en procès

Alors que l'on ne cesse ces dernières années de souligner un phénomène croissant de censure dans le domaine artistique, le champ dramaturgique semble présenter une certaine spécificité. Si des querelles ont pu naître à l'époque contemporaine, elles sont les lointaines héritières de celles des XVII^e et XVIII^e siècles. Moins nombreuses, avec des enjeux plus politiques qu'esthétiques, leur possibilité d'épilogues contentieux n'a été expérimentée que pour trois spectacles seulement (Sur le concept du visage du fils de Dieu de Romeo Castellucci, Golgota picnic de Rodrigo García et Exhibit B de Brett Bailey), chaque procès s'étant achevé par une prévalence du principe de liberté d'expression sur les revendications d'associations militantes.