Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 179 pages
Poids : 440 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-05-102738-0
EAN : 9782051027380
Le théâtre interdit ?
les réglementations des spectacles à Genève entre Calvin et Rousseau
Quatrième de couverture
Le théâtre interdit ?
De nombreuses idées reçues sont répandues dans l'historiographie la plus récente à propos du théâtre à Genève à l'époque moderne. On ignore par exemple souvent que des pièces étaient jouées officiellement à l'époque de Calvin, que Théodore de Bèze a écrit une pièce considérée comme l'une des prémices de la tragédie française, que la Genève du XVIIIe siècle grouille de représentations données illégalement au coeur de la ville et dans les alentours. L'année 1617 (parfois 1609) est généralement donnée pour situer l'interdiction de la comédie. Or cet ouvrage révèle qu'il faut attendre 1732, soit plus d'un siècle plus tard, pour trouver le premier édit officiel défendant le théâtre dans la petite république. Ne serait-ce que pour lever le voile sur cette confusion, il vaut la peine de confronter une histoire encore mal étudiée et reléguée au second plan tant le débat sur la moralité du théâtre a pris de la place dans l'historiographie.
Ce livre interroge le statut de la comédie et des spectacles à Genève entre les XVIe et XVIIIe siècles et tente d'expliquer les raisons qui ont poussé les chercheurs à ne pas remettre en question une légende devenue peu à peu certitude historique. De quand date précisément l'interdiction de la comédie à Genève et sur quels textes normatifs se base-t-elle ? Quelle part de responsabilité Calvin et la Réforme ont-ils dans cette interdiction ? Dans quelle mesure participe-t-elle d'un certain mythe de la Réforme, constitutif de la pensée genevoise du milieu du siècle ? Si elle ne s'inscrit pas dans la norme juridique avant 1732, quand se cristallise-t-elle alors dans l'imaginaire collectif ? Et dans la pratique ? Comment Genève est-elle devenue l'un des derniers bastions européens où le théâtre, divertissement par excellence des classes privilégiées du siècle des Lumières, n'a pas ses entrées en 1754 lorsque Voltaire arrive dans la région ? Voici les questions qui guident cette enquête à travers deux siècles de l'histoire genevoise.